Les actus théâtre de novembre 2025


Des murs Art déco, des loges pleines d’anecdotes (et de whisky), des affiches cultes, et des vedettes qui gardent leurs petites habitudes : le théâtre de la Michodière célèbre son siècle d’existence avec panache. Michel Fau y ressuscite Guitry, Marie-Anne Chazel retrouve ses repères, et les fantômes d’Yvonne Printemps et Pierre Fresnay veillent au grain. Cent ans de boulevard, et toujours aussi culte.
Source : Le Figaro
Avec son spectacle Entre les deux, Panayotis Pascot trace une ligne à la craie entre enfance et âge adulte. Ça parle de dépression, de suicide, de paternité… mais on rit. Beaucoup. Après Bobino, direction l’Odéon, puis l’Olympia : la trajectoire d’un artiste qui grandit, sans jamais vraiment quitter ses paradoxes. Ni son public.
Source : Le Figaro
De The Father à The Son, du Molière à l’Oscar, Florian Zeller poursuit son ascension… en fauteuil. Le plus joué des auteurs français entre sous la Coupole. L’éternité en alexandrins, mais toujours avec l’élégance d’un scénario bien ficelé.
Source : France Info
Nés en 1947 pour panser les plaies de la guerre, le Festival d’Avignon, le Holland Festival et l’Edinburgh International Festival n’avaient encore jamais collaboré. C’est désormais chose faite : leur toute première coproduction verra le jour avecUn procès – après L’ennemi du peuple de Christiane Jatahy, porté par Wagner Moura (Narcos). Un projet européen, brûlant d’actualité, où le public devient jury. Et ça commence à Avignon, en 2026.
Source : Festival d'Avignon
Madame Arthur, temple festif du drag et de la chanson française, traverse une crise bien peu glitter. Artistes évincé·es, clauses d’exclusivité abusives, ambiance anxiogène… Le cabaret culte de Pigalle brille sur scène, mais grince en coulisses. Tandis que les créatures quittent le navire, d’autres cabarets plus libres émergent. Et si l’heure était venue pour la relève ?
Source : Libération
Quatre Césars, quatre Molières, une entrée à la Comédie-Française… à 60 ans. Dominique Blanc, c’est l’élégance, la mémoire et la colère. Dans un entretien dense, elle revient sur son amour du théâtre public, sa fidélité à Chéreau, sa décision de rendre sa Légion d’honneur, ses rôles qui la hantent, et ses blessures tues — jusqu’à #MeToo. Et à 70 ans, elle annonce un tour de chant. Dominique Blanc ne veut pas “faire carrière”. Elle trace sa route.
Source : L'Humanité
Comédienne dès 14 ans, metteuse en scène, ex-patronne du Français, académicienne, directrice du TNN, bientôt metteuse en scène d’opéra pour enfants : Muriel Mayette-Holtz n’a jamais quitté le plateau. Elle parle de vocation fulgurante, de foi dans le collectif, d’amour pour les institutions. À 60 ans passés, elle continue de tout embrasser. Le théâtre ? Une “maladie merveilleuse”… dont elle ne veut surtout pas guérir.
Source : Le Figaro
Pour sa mise en scène puissante de Léviathan de Guillaume Poix, Lorraine de Sagazan reçoit la première édition du prix Patrice Chéreau. Un prix tout neuf, mais déjà très symbolique : il célèbre un théâtre d’aujourd’hui, à la croisée du politique, de l’intime et du geste scénique. Chéreau aurait aimé ce choix-là. La suite ? Une rétrospective ciné, une expo, et le Ring de Wagner à l’Opéra de Paris. Rien que ça.
Source : Actualitte
Une boîte noire, deux actrices caméléons, un spectacle en chantier… et un metteur en scène qui doute jusqu’au dernier jour. Dans « Les Petites Filles modernes (titre provisoire) », Joël Pommerat sculpte l’adolescence, le secret et le vertige de devenir. Tout change, rien n’est figé. Même le titre a gardé ses parenthèses. Le théâtre, chez lui, c’est ça : un rêve qui hésite à se refermer.
Source : Libération
Pour sa première mise en scène depuis sa nomination à la tête de la Comédie-Française, Clément Hervieu-Léger choisit un Goldoni méconnu — L’École de danse — et y injecte sa passion de toujours pour le mouvement. Danse, condition féminine, précarité des artistes : sous ses airs légers, la pièce devient un manifeste doux mais déterminé. Un théâtre politique, dit-il, mais sans hurler.
Source : La Croix
Tout le monde a salué le comédien de cinéma. Mais Tchéky Karyo, c’était d’abord un homme de théâtre. Avant d’embrasser les plateaux internationaux, il a fait ses armes à Vincennes avec Daniel Benoin, partagé la scène avec les sœurs Huppert et François Berléand, et traversé les décennies sous la direction d’André Engel, Jean-Claude Fall, Sandrine Anglade, Georges Lavaudant ou Michel Didym. On l’oublie parfois, mais c’est là qu’il a forgé son art. Et c’est là qu’il faut aussi le saluer.
Source : Le journal d'Armelle Héliot
Elle aurait dû savourer le succès d’un spectacle fort, programmé à Avignon et à l’Odéon. Mais depuis 2023, Rébecca Chaillon, autrice et metteuse en scène queer et féministe, est la cible d’un cyberharcèlement d’une violence inouïe. À coups de messages racistes, sexistes, grossophobes et antisémites, une partie de l’extrême droite s’acharne sur son œuvre – sans même l’avoir vue. L’artiste et sa productrice ont porté plainte, racontant à la barre les effets durables de cette déferlante : la peur, l’isolement, la créativité brisée. Un miroir glaçant de notre époque.
Source : Libération
À la Comédie de Genève, l’ambiance est loin d’être à la comédie. Accusée de management toxique et de mépris pour la scène locale, Séverine Chavrier dénonce une cabale misogyne et anti-française. L’affaire fait du bruit, les soutiens s’activent, mais le malaise reste palpable. Rideau ou rappel ? À suivre.
Source : Télérama
Présentée au Festival d’Avignon cet été, la pièce “Le procès Pelicot” de Milo Rau, autour d’une affaire de viols collectifs, ne sera finalement pas jouée au festival Bitef de Belgrade. En Serbie, la déprogrammation a fait l’effet d’un séisme : trois membres de la direction ont claqué la porte. À Avignon, le festival coproducteur dénonce une censure politique et réaffirme son soutien à la liberté de création.
Source : LaProvence