Le Théâtre Lepic, petit par la taille, grand par les émotions


Perché sur la butte Montmartre, à deux pas du Moulin de la Galette, le Théâtre Lepic (150 places) a cette énergie particulière des lieux chargés d’histoires — et d’histoires de cinéma. Ancien cabaret, puis cinéma, puis théâtre, il a été entièrement remodelé par Claude Lelouch dans les années 80 pour le tournage d’Édith et Marcel.
Depuis 2018, Salomé Lelouch et Jsseica Berthe-Godart y insufflent une programmation vivante et curieuse : créations contemporaines, classiques revisités, spectacles jeune public, et le festival Mises en Capsules qui explore les formes courtes. Avec son bar Art déco, sa salle intimiste et son public tout proche de la scène, le Lepic est le théâtre le plus haut de Paris. Et ici, ça se ressent : chaque spectacle se vit à hauteur d’émotion.
Une comédie totalement décalée, qui part d’une fin du monde improbable pour mieux parler d’amitié, de société et de lâcher-prise. Le rythme est singulier, l’univers assumé, l’humour parfois absurde, parfois très fin. On accepte d’entrer dans leur folie — et on ne décroche plus. Un spectacle moderne, audacieux, qui divise… et qui, de notre côté, nous a franchement embarqués.
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Un spectacle qui raconte une histoire tout en glissant, mine de rien, vers des questions plus vertigineuses. On passe du rire à l’émotion, du concret à l’existentiel, avec une fluidité déconcertante. Ça parle d’attente, de “et si…”, de ces pensées qui tournent en boucle quand la vie hésite. Un récit sensible, qui s’installe doucement… et serre un peu plus fort à la fin.
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On vient pour une liste de petits bonheurs, on repart avec beaucoup plus. Le spectacle transforme la salle en espace de partage joyeux et inattendu, où le public devient partie prenante du récit. C’est chaleureux, drôle, profondément humain, et porté par une énergie collective rare. Un spectacle qui fait du bien — vraiment.
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Créé au Théâtre Lepic, le spectacle a grandi avec son public : joué d’abord ici, puis au Tristan Bernard, avant de revenir à ses premières amours. Entre-temps, il a raflé deux Molières en 2024: Meilleure comédie et Meilleur auteur francophone vivant. Sur scène, un humour noir très frontal, jamais gratuit, porté par une écriture redoutable. On rit beaucoup, parfois jaune, souvent fort. Et ça tape juste.
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