
Tchekhov à la folie
Un homme veut demander la main de sa voisine… mais ils se disputent avant même d’en arriver là. Une veuve reçoit la visite d’un homme venu réclamer une dette… et rien ne se passe comme prévu. Deux farces grinçantes de Tchekhov, où l’amour, l’argent et la fierté viennent semer la pagaille.
Cette critique date de 2019, au moment de la création du spectacle. Depuis, certaines choses ont changé (Manuel Le Lièvre n’est plus au casting), d’autres non (le plaisir reste intact). Et depuis, j’ai aussi recroisé Émeline Bayart plusieurs fois sur scène… spoiler : je suis toujours aussi fan. Mais j’avais envie de republier ce texte tel quel, parce qu’il raconte un vrai moment de découverte, une première rencontre avec ce spectacle — et parce qu'il avait quand même du flair, mon moi de 2019...
La critique de l'Affiche
L'avis de
Mordue
Ce spectacle, c'est un mélange de retrouvailles et de découvertes. Retrouvailles avec le Poche-Montparnasse, tout d’abord, où je n’avais pas mis les pieds depuis un bon bout de temps. Retrouvailles avec Jean-Paul Farré, que je suis depuis des années et que j’ai toujours grand plaisir à voir sur scène. Retrouver un comédien, un théâtre, une ambiance que l’on a aimée a quelque chose qui me rassure et me fait immédiatement sentir chez moi. Mais c’est d’autant mieux lorsque c’est mêlé de découvertes, comme ce fut le cas pour ce Tchekhov à la folie. La première découverte réside dans le texte : bien que j’aie vu passer ces pièces de nombreuses fois, dans des programmes de Festival OFF par exemple, je n’avais jamais eu l’occasion de les voir en vrai. Ce sont des petits moments de vie très bien ficelés, dont le trait est bien plus forcé que ce que je pouvais connaître de Tchekhov mais qui rend le texte objectivement drôle.
Ma deuxième découverte, c’est Émeline Bayart. Alors certes, c’est, comme ces pièces de Tchekhov, un nom dont j’entends parler depuis plusieurs années mais que je n’avais pas encore eu l’occasion d’associer à un jeu. Voilà qui est fait, et rudement bien fait ! Si ces pièces m’ont tant convaincue, c’est aussi certainement grâce au jeu de cette comédienne au visage hyperlaxe dont les moues n’en finissent plus de nous étonner et de provoquer le rire dans toute la salle. Ça aurait pu être parfois trop, c’est au contraire extrêmement bien dosé et l’on en redemande. J’aimerais aussi la voir dans différents registres car sa palette me semble tout à fait extensible. J’ai hâte !
Ses partenaires ne sont pas en reste. C’est un plaisir de les voir sauter d’un personnage à l’autre dans ces deux pièces : on avait rarement vu Jean-Paul Farré avoir l’occasion de déclarer sa flamme sur scène, c’est chose faite, et avec une sincérité méritant tous les éloges ! Il est un amoureux touchant et si délicat qu’il ajoute un véritable moment d’émotion à ce qui était jusque-là une franche rigolade. Manuel Le Lièvre réussit également avec brio cette transformation, proposant une belle palette de jeu allant de la quasi-épilepsie à une retenue presque religieuse. La mise en scène soutient le tout en imposant un rythme effréné et ce brin de folie promis dans le titre du spectacle. Que demander de plus ?
Les contenus
Galerie

Bande-annonce
L'équipe artistique
La Demande en mariage et L’Ours
Texte Anton Tchekhov
Mise en scène Jean-Louis Benoît
Interprétation Émeline Bayart, Jean-Paul Farré, Luc Tremblais
Costumes Krystel Hamonic
Décors Jean Haas
Assistant scénographe Bastien Forestier
Assistant mise en scène Antony Cochin
Lumières Alireza Kishipour























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