La seconde surprise de l'amour

La seconde surprise de l'amour

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Résumé

La Marquise pleure son mari, le Chevalier son amour perdu. Deux solitudes côte à côte, et une amitié naissante qui pourrait bien tout bouleverser. Chez Marivaux, rien n’est jamais simple : les cœurs hésitent, les voix se contredisent, et l’amour surgit là où on ne l’attend plus.

Jusqu'au 
July 13, 2025
1h50
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« Un spectacle qui donne envie d’aimer à nouveau. »
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La critique de l'Affiche

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La seconde surprise de l'amour est rarement montée. Mon cerveau avait donc fait un raccourci évident : c'est une pièce de second ordre de Marivaux. Hahaha. Piètre cerveau. Non seulement la pièce est magnifique, mais autant vous dire que la mise en scène de Françon la porte à des sommets. C'est l'un des plus grands spectacles que j'ai vus de ma vie. Et sans doute le plus beau Marivaux de ma vie de spectatrice. Voilà voilà.

On oublie souvent que Marivaux peut être drôle, tendre, presque enfantin. C’est ce que réussit miraculeusement Alain Françon avec cette mise en scène qui se déride comme un sourire, lentement, naturellement : d’abord froide, lisse, respectueuse, on la voit doucement s’animer, se réchauffer, se fissurer pour laisser passer la lumière.  Comme si la scène elle-même redécouvrait avec surprise ce que ça fait d’aimer à nouveau, quand on ne s’y attendait plus.

Cette surprise a d'ailleurs un visage : celui de Georgia Scalliet. Elle laisse éclater sa vérité par touches, comme on lâche des chevaux qu’on retenait depuis trop longtemps. C’est délicieux. La veuve redevient ado sous nos yeux, avec une grâce qui ferait fondre n’importe qui, et sur ses traits se lisent le titre de la pièce.

On a rarement vu Marivaux aussi libre, aussi vivant, débarrassé du poids des conventions. Il est monté avec un naturel rare, rarissime même chez Marivaux, où le marivaudage ne s’oppose pas à la vérité mais la côtoie avec une grâce inouïe. Françon réussit un coup de maître : débarrasser le texte de tout apparat, de toute posture, pour laisser monter l’émotion à cru. On se surprend à entendre Marivaux comme pour la première fois, libéré de tout corset. Même la musique a ce je-ne-sais-quoi de libre et réconfortant, entre le classique qui apaise et la légèreté d’une pluie d’été.

Françon parle d’un “roman impromptu” : c’est exactement ça. Rien n’est figé, tout peut basculer, jusqu’à l’ultime seconde. Et cette incertitude, cette tension discrète entre le cœur et la conscience, c’est tout le théâtre de Marivaux – mais ici, il respire pour de bon.

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