Le mariage forcé

Le mariage forcé

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Résumé

À quelques heures de son mariage, Sganarelle panique : et s’il finissait cocu ? Plus il demande conseil, plus l’angoisse monte… jusqu’à ce qu’il annule tout. Mais sa belle-famille n’a pas dit son dernier mot. Une farce courte et grinçante de Molière, où paranoïa, orgueil et quiproquos s’en donnent à cœur joie.

Jusqu'au 
November 2, 2025
À partir du 
1h
Martin
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Martin
« Molière comme vous ne l’avez jamais vu. »
Je réserve

J’ai découvert Louis Arene lorsqu’il était pensionnaire à la Comédie-Française. J’ai été tout de suite fascinée par sa conscience du corps au plateau, sa démarche de danseur, sa gestuelle habitée. Je ne crois pas l’avoir revu sur scène depuis son départ, mais je continue de suivre son travail au sein du Munstrum Theatre. Dégoûtée d’avoir raté Le Chien, la nuit, et le couteau, qu’il avait monté en 2016, je m’étais un peu précipitée pour rattraper mon retard avec 40° sous zéro au Monfort. J’étais passée complètement à côté. Le Munstrum additionné à Copi, c’était peut-être trop pour moi d’un seul coup. Et j’avoue que même si Le Mariage forcé était un titre plus susceptible de me plaire, je n’étais pas complètement sereine en entrant dans la salle.

La critique de l'Affiche

Mordue

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A la base, c’est une farce. Je ne connaissais pas celle-ci, mais j’ai d’excellents souvenirs d’enfants riant à n’en plus pouvoir devant d’autres pièces de Molière du même genre – Le Médecin Volant, La Jalousie du barbouillé… J’étais donc un peu étonnée – pour ne pas dire énervée – de découvrir que le spectacle était déconseillé aux moins de 15 ans. Avant que la pièce commence, je pestais déjà contre ces metteurs en scène qui font passer leurs lubies avant le texte qu’ils devraient servir. Bref, je n’étais pas franchement dans les meilleures dispositions. Et bien, croyez-le ou non, j’ai quand même été embarquée.

Evidemment, j’ai lutté un peu, au début. Les comédiennes distribués dans les rôles d’homme et vice-versa, les ajouts de texte, la gestuelle graveleuse, ça va deux minutes. Ma mauvaise tête aussi. J’aime trop me laisser emporter au théâtre pour tenir ma bouderie. Et même si je n’arrive toujours pas à savoir si j’aime ou non le style de Louis Arène, il faut bien reconnaître que devant pareille maîtrise, on ne peut que s’incliner bien bas.

On retrouve les éléments familiers du Munstrum : ces masques chauves qui font des visages si particuliers, ces costumes de peaux nues qui semblent faits de coussins, ce travail approfondi sur les corps. Mais je mentirai si je disais que ces éléments écrasent Molière. Ils concentrent la lumière sur le tragique du texte, sur sa noirceur, ils en tirent tout le terrible, et c’est fait avec un tel brio que c’en devient glaçant. On rit, mais pas du rire d’enfant qui se moque du malheur du protagoniste. On rit pour essayer de s’échapper de ce cauchemar.

Sur scène l’horreur prend progressivement toute la place mais Molière est toujours là, tapi dans l’ombre. Il rit.

Scéniquement, c’est un excellent travail, certes original mais totalement cohérent, et qui a un contrôle absolu sur la progression de la situation. Là où probablement la farce jouée de manière « classique » maintiendrait un rythme à peu près constant, on subit ici une montée en puissance qui nous écrase sur notre siège. Le tempo s’accélère progressivement jusqu’à s’emballer totalement lorsque le piège se referme sur Sganarelle – et sur les spectateurs. Le sentiment de pitié qui m’a saisie face aux misères de Sganarelle est totalement inattendu face à un texte que j’imaginais léger. Être ainsi impliquée émotionnellement devant une farce de Molière, je m’en souviendrai longtemps.

Il faut dire que les comédiens se révèlent de véritable virtuoses dans cet exercice. Moi qui soupirais d’abord en découvrant Julie Sicard sous les traits de Sganarelle, me voilà bouche bée. Sa composition, au-delà même de ce qu’elle demande d’énergie et d’implication physique, est tout bonnement étonnante. La lente descente aux enfers du personnage, qui se présente en conquérant au début du spectacle, se traduit dans le moindre mouvement qu’elle initie. Elle parvient à nous clouer sur place en extrayant toute la puissance pathétique de ce texte aux apparences pourtant falotes. Bravo, bravo, bravo. Mais ils sont tous formidables. Tous excellent dans ces rôles de silhouettes qui empruntent à la fois aux mimes, aux clowns et à la Commedia dell’arte. Mention spéciale à Christian Hecq et Benjamin Lavernhe, absolument délicieux en philosophes douteux.

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