La critique de l'Affiche

L'avis de
Martin
Immersion en Provence. Dès les premières minutes, ça sent très fort le Sud : l’accent des comédiens, l’ambiance installée, les répliques acerbes, on est bien dans l’univers de Pagnol. Le casting est absolument parfait, Arthur Cachia semble tout droit sorti du film de 1938, Axel Blind nous rend hilare dès ses premiers mots. Ça commence bien !
L’histoire vous la connaissez : un homme du Sud rêve de devenir un acteur de cinéma et des producteurs décident de jouer de lui en lui faisant croire qu’il décroche un contrat. Il s’y engouffre et se retrouve face au mur. C’est de la cruauté pure et cette adaptation en témoigne avec beaucoup de justesse. Très vite on a de l’empathie pour cet homme qui fait tout ce qu’on nous rabâche de faire : avoir de l’ambition, prendre des risques, croire en soi. Mais il va faire face à la bêtise humaine. Et le public dans tout ça ? On est hilare. C’est un peu malsain vous me direz de rigoler de tant de méchanceté, mais c’est toute l’originalité de ce spectacle : on est amusé autant qu’on est scandalisé.
Cette adaptation fonctionne vraiment car on y voit toute la richesse des personnages de Pagnol, qui sont plus complexes qu’ils en ont l’air. On s’y attache et cela en fait finalement un moment d’une grande tendresse. Les personnages sont criants de vérité et cela donne encore plus de profondeur au récit.
Ce qui est enfin frappant c’est à quel point on pourrait écrire tout cela dans le contexte d’aujourd’hui, presque un siècle plus tard le star system est toujours équivalent, rien n'a changé. C'est surement pour cela qu'on sort de la salle totalement convaincu. Le Schpountz est profondément universel et cette adaptation le prouve avec brio.