La critique de l'Affiche
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L'avis de
Angèle
Voilà un Tartuffe monté avec clarté et élégance, dans la chapelle du Collège de la Salle. Les femmes qui font tout pour sauver la famille y ont la part belle : autorité allègre de Dorine, responsabilité lucide d’Elmire, face à un Orgon quasi extatique ayant trouvé son salut en Tartuffe et dépossédé de lui-même. Aucune ambiguïté sensuelle dans la scène entre Elmire et un Tartuffe pourtant jeune : le metteur en scène François Clavier n’a pas choisi cette voie. Le faux dévot n’est ni machiavélique ni malsain : c’est un opportuniste doucereux qui étend son pouvoir par la parole au fil de la pièce. La mise en scène expose le mystère de cette emprise en faisant parfois jouer le personnage dos au public : c’est l’effet produit sur Orgon que perçoit le spectateur. On a beaucoup apprécié la diction des alexandrins qui associe respect absolu de la métrique et mise en évidence du sens. L’ensemble est vif et sans temps morts, et conserve la saveur comique de la pièce de Molière.