La critique de l'Affiche

L'avis de
Mordue
La musique fait partie de ma vie. Dehors, j'ai toujours un casque sur les oreilles, à l'intérieur, mon enceinte allumée. J'écoute de tout, tout le temps. La musique, pour moi, c'est comme la météo. Ca peut influer sur mes émotions, mon énergie, mon mood. Bref, quand on me propose de découvrir Christina Rosmini, je ne mets pas longtemps à me décider. Ce sera oui.
Il y a des rythmes qui vous attrapent au vol, qui vous chopent sans prévenir. Impossible de lutter. Je me suis toujours demandé : est-ce que ça tient à nos gènes ? Ou est-ce que c’est universel ? En tout cas, s’il y en a un qui met tout le monde d’accord, c’est ce rythme latino-tango-argentin : chaud, sensuel, imparable. Chez Christina Rosmini, la magique opère avec trois éléments : une guitare, un accordéon, sa voix. Et hop, on est embarqué. À peine les premières mesures retentissent que la température monte dans la salle. Réactions immédiates, réflexes quasi corporels. Les têtes se mettent à se balancer, on tape dans les mains, et surtout, surtout, on sourit.
Christina Rosmoni nous emmène en voyage. Mais genre, littéralement. Chaque chanson est une escale, nourrie de rencontres, de souvenirs, d’horizons : Chili, Argentine, Mexique, Amazonie, Colombie, Québec… Le quotidien s’efface, balayé par un vent chaud venu d’ailleurs. Ne restent que la lumière, le soleil et la fête. Il y a comme un air de vacances, de plage et de début d'été à la Divine Comédie, ce soir-là. Il flotte dans l’air quelque chose d’enfantin, ou plutôt d’adolescent. Une envie de se mettre du noir sous les yeux, de se tresser les cheveux, de grimper dans un van et de traverser l’Amérique. Comme une transe douce qui laisse des images plein la tête et une envie irrépressible de danser.
Alors forcément, en sortant, le ciel parisien paraît un peu terne. Mais j’ai trouvé le remède. Je remets mon casque. Je relance Christina Rosmini. Et tout de suite, je sens à nouveau la chaleur qui revient.