La critique de l'Affiche
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L'avis de
JG
Quelle est LA légende disparue de la musique que vous rêveriez de voir se produire en live ? A cette question, les amateurs de rock répondront sans doute les Beatles. Prenant pour toile de fond une discussion fictive entre John Lennon et Paul McCartney qui aurait eu lieu quelques semaines avant l’assassinat de Lennon, Tristan Garnier et Simon Froget-Legendre incarnent les deux musiciens de génie pour livrer au public un savoureux best-of live des chansons mythiques du groupe. (Et pour ceux qui répondraient qu’ils rêvent plutôt de voir Gainsbourg sur scène, ça tombe bien, il y a les Serge à la Scala : c’est beau la magie d’Avignon !).
C’est à la porte de l’appartement new-yorkais de Lennon que notre McCartney uchronique se présente le 27 novembre 1980. Si l’atmosphère est d’abord aussi morose que le ciel de Liverpool, les deux guitares, la basse et le piano qui ornent la scène ne restent pas muets très longtemps. Chacun des airs des Beatles est alors prétexte à voir émerger les deux hommes derrière les légendes, tantôt amis, tantôt rivaux, tandis qu’une série de flashbacks et d’anecdotes retrace l’histoire du groupe.
La mise en scène sobre et efficace met aussi bien en lumière la complicité des deux musiciens lorsqu’ils composent que leur espièglerie face aux journalistes. De l’invitation de John à Paul à rejoindre les Quarrymen jusqu’aux débuts de leurs carrières en solo, en passant par la frénésie de la Beatlemania, on assiste à un véritable cours sur l’histoire d’un monument du rock’n’roll. Les fans hardcore des Fab Four n’apprendront probablement pas grand-chose de ces anecdotes mais – Oh, Darling! – ils jubileront de les voir ainsi incarnées sur scène. Et regretteront peut-être que George et Ringo ne se soient pas aussi perdus dans le multivers pour rejoindre leurs compères sur scène.
Le spectacle vise (et chante) juste. On prend autant plaisir à écouter Lennon et McCartney, qu’à découvrir un peu mieux John et Paul. C’est efficace, les néophytes des Beatles bougent la tête en rythme, les fans peinent à se retenir de chanter, parce que tout de même, on est au théâtre, pas à un concert. Ou pas ?