La critique de l'Affiche
L'avis de
Mordue
J'adore le rap. Et je suis sûre que mon amour du rap prend sa source au même endroit que mon amour du théâtre - du théâtre classique, j'entends, des alexandrins, même. Donc ce titre, tout de suite, il me parle : réunir ces deux styles, ça fait complètement sens. Et je pense que ça l'est pour tous ceux qui passent des Contemplations à N°10 en fonction de leur humeur. Si cette phrase vous laisse perplexe, vous êtes au bon endroit. Enfin, presque : vous serez au bon endroit une fois que vous serez assis dans l'un des fauteuils du Théâtre de l'Oeuvre pour découvrir Victor Hugoat, n°1 du rap français.
Le rideau se lève, le ton est donné. Bienvenue dans un rap contenders version 1860. On ne spoilera pas, mais la première battle donne le ton du spectacle. Et tout de suite, on est dedans. L'ambition du spectacle est simple : c'est de raconter Victor Hugo à travers le prisme du rap. Réconcilier les deux univers, nous montrer ce que l'un a pu emprunter à l'autre, les mélanger, jouer avec, et nous prouver que Victor Hugo était déjà, à sa manière, un gangsta. Barthélémy Heran, au fond, il fait comme nous, à L'Affiche. Il nous parle de personnages historiques, comme peuvent l'être un Victor Hugo ou un Louis-Napoléon Bonaparte, à travers des formats originaux, décalés et adaptés aux codes qu'on connaît aujourd'hui. Il vulgarise. De la meilleure manière qui soit.
Pour l'amoureuse de rap que je suis, ce spectacle est un délice. Pour les autres (bisous maman), c'est une occasion en or pour découvrir ce qu'est le rap (ou Victor Hugo) : il permet de mettre un pied dans cet univers inconnu et découvrir qu'au fond, il n'est pas si étranger que ça. C'est hyper pédagogique, vraiment bien fichu, parfaitement dosé. Les moments rapés sont géniaux, presque trop peu nombreux. De mon côté, je redécouvre avec plaisir certains texte de Hugo, mais surtout, surtout, j'admire l'art de Barthélémy Heran. Il fait ça vraiment bien. Il ne se contente pas de montrer les similitudes qui peuvent exister entre les deux univers, il va jusqu'à adapter le style de rap à chaque époque de vie de Victor Hugo, tissant un double fil : sur l'évolution du rap et sur celle du grand V. Tout le monde y trouve son compte, tout le monde ressort avec des choses nouvelles en tête. Et franchement : Victor Hugo aurait bien kiffé son flow.







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