La critique de l'Affiche

L'avis de
Mordue
La première chose qui marque chez Issam Rarchyq-Ahrad, c’est sa sympathie. Ce sourire sur ses lèvres, cette envie de partager, d’aller vers l’autre, ce bonheur qu’on peut lire sur son visage, c’est communicatif. D’ailleurs, une spectatrice se prend un peu trop au jeu. Elle entame un dialogue avec le comédien, comme si on était dans un spectacle de stand up. Je reconnais que c’est tentant. La petite salle du théâtre des Halles permet ça. Il nous regarde tous dans les yeux, et déjà quelque chose passe. Comme une discussion des regards. On n’est pas invité à dialoguer, contrairement à ce que ma voisine pense, mais ça ne donne pas l’impression d’un monologue pour autant. C’est un échange silencieux. Il donne, on prend, et on essaie de rendre quelque chose, nous aussi.
Le seul reproche que je peux faire à ce spectacle, c’est qu’il est trop court. On voudrait qu’il dure des heures. On voudrait l’écouter encore. On voudrait qu’il continue de nous parler. On voudrait qu’il continue de partager. On voudrait en savoir plus sur son enfance, sur son évolution, sur l’homme qu’il est aujourd’hui. On voudrait en connaître davantage sur son combat, sur son rapport à la France, au Maroc, à la montée du RN. On voudrait qu’il évoque encore son rapport au théâtre. On voudrait qu’il porte une parole plus politique, qu’il s’engage plus avant, qu’il nous prenne à partie. On voudrait que ça ne s’arrête pas. On voudrait que la salle ne soit pas composée que de cet entre-soi avignonnais qui nous met face à nos erreurs et à nos contradictions. On voudrait que tout le monde le voie.