Les Bonnes

Les Bonnes

Plus à l'affiche
Résumé

Chaque soir, Claire et Solange jouent à être Madame. Elles se fardent, se déguisent, rejouent des scènes, inventent. Pour tenir. Pour fuir. Jusqu’au soir où le jeu va trop loin. Les Bonnes, c’est un huis clos tendu, dérangeant, où la frontière entre fantasme et réel finit par exploser.

Jusqu'au 
May 24, 2025
À partir du 
1h35
Mordue
L'avis de 
Mordue
« On entre dans leur jeu. Et on ne veut plus sortir. »
Je réserve

La critique de l'Affiche

Mordue

L'avis de 

Mordue

Le premier truc que je me dis, c'est que c'est chelou. L'entrée en matière est cheloue. Elle pose une ambiance. Cheloue. Et pourtant, une fois que la scénographie s’efface doucement pour laisser place au texte de Genet, cette étrangeté persiste. Elle se déploie, devient atmosphère, presque un piège. Je regarde d’abord de l’extérieur. Et puis… j’arrête d’écrire. Longtemps. Parce que ce qui se passe sur scène me happe. J'avais un souvenir des Bonnes un peu flou. Je n'avais pas compris et, surtout, j'étais restée sur le bord. Je ne sais pas si j'ai beaucoup plus compris cette fois-ci - peut-on vraiment comprendre la langue de Genet ? - en revanche, je suis entrée. Tout de suite.

Je ne sais pas si ça vaut vraiment le coup d’expliquer de quoi ça parle. Ce qui compte, dans Les Bonnes, c'est comment on en parle. Ce ne sont pas seulement deux bonnes maltraitées qui attendent dans l’ombre – c’est leur manière de survivre à cette attente qui rend la pièce assez dingue. Elles inventent, rejouent, transforment. Elles fabriquent leur propre théâtre. Et nous, on entre dans leur jeu. On s'échappe avec elle, les regardant jouer et rejouer des scènes qu'elles s'imaginent — pour mieux s’y préparer, ou peut-être juste pour oublier qu’elles sont vraies. On entre dans leur monde. Tendu, mystérieux, grotesque, plein d’excès et de mauvais goût. Parfois drôle, parfois dérangeant.

Petit à petit, on glisse dans un univers qui nous échappe. Ce qu’on croyait n’être qu’un jeu entre deux sœurs devient un rituel opaque, troublant, comme une sorte de transe dont elles seraient à la fois les maîtresses et les prisonnières. La distribution est exemplaire. Elles avancent sur une ligne ténue : elles racontent une histoire, oui, et elles y croient. Mais en même temps, elles la déforment, la rejouent, la manipulent. Ce double mouvement — croire et déconstruire — crée un trouble constant. On ne sait plus très bien ce qu’on regarde, mais on ne décroche pas.

Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est faux ? On est dans un jeu, certes, mais jusqu'où va-t-il ? Ce mystère, porté par les deux bonnes, est poussé à son comble dans le personnage de Madame, incarné par Yuming Hey. Une apparition. Déhanché de queen, moue d’influenceuse, rire de méchant Disney. Autoritaire et un peu hystérique, il danse avec l’absurde comme sur un podium, comme surgi d'un autre monde. Il est too much, et c’est un délice. Il pousse encore plus loin les rapports de domination, glissant entre menace, tendresse forcée et condescendance malsaine. C’est à la fois drôle et glaçant. Et comme tout est repris, détourné, amplifié, on a l’impression d’assister à un jeu infini. Une soirée qui recommence sans cesse, comme une boucle, comme une incantation. On pourrait les regarder jouer des heures. A se demander alors ce qui se passerait.

Les contenus

No items found.
Nos recoS

Vous aimerez aussi

Plus à l'affiche
Un mari idéal
L'avis de l'Affiche
« Une pièce de salon qu'on suit comme un polar mondain ! »
Plus à l'affiche
Les Déshérités, l'ère des enfants sans père (Platonov)
L'avis de l'Affiche
« Un Platonov pop et cruel. Magnétique et limpide. »
TOP Inclassable
Plus à l'affiche
Hamlet/Fantômes
L'avis de l'Affiche
« Une odyssée mentale hypnotique. »
Plus à l'affiche
Les Fourberies de Scapin
L'avis de l'Affiche
« Une perfection dans son genre ! »
Ici sont les dragons
Ici sont les dragons
L'avis de l'Affiche
« C’est Père Castor, Netflix et Stéphane Bern mélangés. »
Moman - Pourquoi les méchants sont méchants ?
Moman - Pourquoi les méchants sont méchants ?
L'avis de l'Affiche
« Une friandise qui a le goût de l’enfance. »
Coupures
Coupures
L'avis de l'Affiche
« On vote pour ! »
Oublie-moi
Oublie-moi
L'avis de l'Affiche
« Conquis dès la première scène ! »
Plus à l'affiche
Le Voyage de monsieur Perrichon
L'avis de l'Affiche
« La fantaisie de Labiche est pleine de charme. »
Plus à l'affiche
Les liaisons dangereuses
L'avis de l'Affiche
« Les spectateurs se régalent ! »
Plus à l'affiche
Le mariage forcé
L'avis de l'Affiche
« Molière comme vous ne l’avez jamais vu. »
Plus à l'affiche
Moliérisés
Des fleurs pour Algernon
L'avis de l'Affiche
« Bouleversant. Drôle. Tragique. »
Le mariage forcé
Le mariage forcé
L'avis de l'Affiche
« Molière comme vous ne l’avez jamais vu. »
Bérénice
Bérénice
L'avis de l'Affiche
« Ce Racine-là ne s’admire pas. Il bouleverse. »
Ma république et moi
Ma république et moi
L'avis de l'Affiche
« On voudrait que ça dure des heures. »
Le voyage de Paula S
Le voyage de Paula S
L'avis de l'Affiche
« Un spectacle frais, léger et pétillant. »
Encrées, le spectacle musical
Encrées, le spectacle musical
L'avis de l'Affiche
« Une épopée musicale, pop et ultra vivante. »
Pourquoi les gens qui sèment
Pourquoi les gens qui sèment
L'avis de l'Affiche
« Impossible de décrocher. »
Toutes les autres
Toutes les autres
L'avis de l'Affiche
« Un duo touchant, pudique, profondément humain. »
Une heure à t'attendre
Une heure à t'attendre
L'avis de l'Affiche
« Un duel de haut vol. »
Saint-Exupéry, le commandeur des oiseaux
Saint-Exupéry, le commandeur des oiseaux
L'avis de l'Affiche
« Un vol sensible et captivant. »
Le Témoin
Le Témoin
L'avis de l'Affiche
« Un récit à vif. »
Génération Mitterrand
Génération Mitterrand
L'avis de l'Affiche
« Mitterrand, comme vous ne l’avez jamais ri ! »
Peu importe
Peu importe
L'avis de l'Affiche
« Un face-à-face aussi brillant que cruel. »
Newsletter

Ne manquez pas nos dernières actualités

Merci pour l'inscription à notre newsletter ! À très vite !
Oops! Something went wrong while submitting the form.