La critique de l'Affiche

L'avis de
L'Affiche
Pas évident de parler de ce spectacle sans le dénaturer. Ni Brel, ni Barbara, c’est un peu des deux… et surtout beaucoup d’eux : Les Monsieur Monsieur. Un duo complice qui rend hommage sans imiter, qui chante sans copier, qui se raconte autant qu’il célèbre deux icônes de la chanson. Ce n’est pas un récital. Ce n’est pas non plus du théâtre pur. C’est une création hybride, sincère, et drôle, où Mario Pacchioli et Laurent Brunetti glissent un peu de leur propre histoire dans les pas de Brel et Barbara.
Je suis une grande fan de spectacles musicaux. Je profite souvent d'Avignon pour assouvir ma soif de musique et je suis généralement assez bonne cliente pour ce genre de spectacle. Donc oui, très vite, je suis acquise à l'aspect récital de Ni Brel ni Barbara : les voix sont là, les arrangements sont soignés, et la magie opère, entre émotion et second degré. Peut-être même dès le début, avec l’imitation assez bluffante de Barbara par Mario Pacchioli. Laurent Brunetti, qui n’est donc pas Brel mais se retrouve avec sa partition, n’est pas en reste. Sans chercher à imiter, il propose des moments musicaux tout aussi puissants. Les chansons sont superbes, variées, réinventées, avec des joutes parfois fascinantes, une musique de grand show qui habille le plateau, et de très belles images.
Peut-être ai-je moins accroché au fil narratif. Car il est clair que les Monsieur Monsieur n'ont pas voulu réduire Ni Brel ni Barbara à un récital, mais bien proposer un spectacle de théâtre complet, avec une trame narrative qui, elle, m'a laissée un peu en dehors. Là où la joute musicale est d'une grande fluidité, les échanges théâtraux sont plus appuyés, plus soulignés, et m'ont un peu sorti du show. Alors oui, je n’ai pas tout pris. Il y a ceux qui imitent, ceux qui réinventent. Eux, ils sont entre les deux. Moi, je ne suis pas allée chercher si loin : ce qui m’a emportée, c’est la musique. Toujours la musique.