La critique de l'Affiche

L'avis de
Mordue
Vous imaginez quoi derrière un titre comme "Un mari idéal" signé d'Oscar Wilde, vous ? Moi, j'avoue que je m'attendais à quelque chose de pétillant, léger et voire presque superficiel comme peut l'être L'importance d'être constant, où le raffinement et l'humour anglais sont à l'honneur. Et j'ai été un peu surprise...
Alors évidemment, il y a de ça. On reste chez Wilde, quelque part dans ce vaudeville léger et charmant au brio langagier si caractéristique, plein de sous-entendus, de regards appuyés, de belles punchlines et de rires en coin. L’aristocratie anglaise y parade, avec tout ce qu’il faut de robes somptueuses, de flegme surjoué et de faux-semblants savoureux.
Mais cette fois-ci s'y ajoute quelque chose de plus que je n'attendais pas. On intrigue chez Wilde. On y ajoute un brin de politique, j'irais même jusqu'à dire un peu de profondeur. On ajoute un monocle au duffle-coat, une tension qui gronde sous les dentelles, un soupçon de noir sous le vernis. Ce n'est plus seulement bon mot sur bon mot, c'est coup bas sur coup bas. L’équilibre entre légèreté et gravité est finement tenu. On jubile devant les piques, mais on suit aussi une vraie intrigue, presque haletante. Ça pique, ça balance, ça allume, et ça questionne, tout ça avec un chic anglais inimitable. Franchement ? Quelle excellente surprise.