La critique de l'Affiche

L'avis de
Mordue
J'aime bien ce genre de spectacle. Un spectacle qui me sort de ma zone de confort. Ce n'est pas entièrement ma came, pas entièrement mes sujets de prédilection, pas entièrement mon théâtre. Et pourtant. Et pourtant je mentirais si je disais que je n'ai pas été saisie par la performance de Felix Vannoorenberghe. Je mentirais si je disais que je n’ai pas suivi cette histoire avec une attention brûlante. Que je n’ai pas retenu mon souffle jusqu’au bout, comme toute la salle autour de moi.
Si vous avez vu Iphigénie à Splott à Avignon l'année dernière, vous allez reconnaître cet univers. Même tension, même vitesse d'exécution. C'est un spectacle où on est en apnée. Dès la première scène, Maria brandit un pistolet. La menace est là, directe. Dès le début, on sent que quelque chose est prêt à exploser. Et pourtant, la tension continue de monter. Toujours plus fort. Toujours plus vite. La musique enfle, l’espace sonore déborde, on est happé, emporté dans le flot.
C'est étrange comme ce seul en scène est plein. On navigue à travers une flopée de personnages. Et ces personnages, on les voit. On les voit à travers cette super scénographie qui les dessine comme des fantômes en fond de scène. Mais surtout, on entre dans leurs têtes. Maria avance, son pistolet à la main, et l'histoire se dessine petit à petit. On comprend l'agitation. C'est un spectacle en plan séquence, d'une très grande fluidité. Un regard sur quelque chose, et voilà qu'on change de voix. D’un personnage à l’autre, d’un angle à l’autre. On voit presque les visages se former derrière elle, le nuage formé par cette foule qui l'entoure. C'est un seul en scène, et pourtant la scène est comme remplie. Remplie d'histoires, remplie de tension, remplie de bruit. Un bruit dont on prend toute la mesure quand le noir se fait. Silence. Et choc.