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La disparition de Josef Mengele
Une des plus grandes chasses à l'homme de la fin du XXème siècle. En 1949, Josef Mengele débarque à Buenos Aires. Caché sous une fausse identité, l'ancien médecin tortionnaire d'Auschwitz croit pouvoir s'inventer une nouvelle vie. Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet pendant trente ans et jouir d'une telle impunité ? Une plongée inouïe au cœur des ténèbres.
La critique de l'Affiche
L'avis de
Martin
Vous allez écouter une histoire. Mikaël Chirinian vient nous narrer une histoire, vraie et pourtant invraisemblable. Celle d'un homme d'abord, en fuite à travers le monde après avoir commis l'impensable. Mais celle aussi d'une société tout entière, entre justice et vengeance, entre complicité et conviction, entre honte et honneur. Ces récits qui en réalité n'en font qu'un ne vont pas vous lâcher pendant tout le spectacle. Vous serez suspendu à chaque mot que prononcera le majestueux acteur sur le plateau. Comme un véritable page-turner, l'immersion dans les tréfonds de l'horreur passionne autant qu'elle sidère.
Autant vous dire, vous allez découvrir ce qu'est vraiment un facho. Pendant toute sa cavale, Josef Mengele ne se remet pas en question, n'exprime aucun remords voire pire, réaffirme ses convictions. Il assume ses crimes, les justifie et ressent une profonde injustice dans cette chasse à l'homme qu'il ne comprend pas. Dès lors, cela nous interroge : qu'est-ce qui dans notre société, a permis de créer un tel monstre ? Qu'avons-nous collectivement raté pour ancrer tant de haine chez l'autre ? Ce spectacle est une immense réflexion sur notre monde et son histoire, qui on le sait, menace de recommencer.
Ce qui m'a également tant déstabilisé c'est le rôle de Mikaël Chirinian. Seul sur scène, il a la posture du narrateur, extérieur à l'histoire et qui raconte, simplement, avec régulièrement des marques de jugement. Mais parfois, avec sa moustache, son crâne rasé et ces portraits de nazis en fond, il se confond avec le bourreau qu'il décrit. La frontière entre les deux hommes s'effrite et cela nous glace le sang. C'est magistralement interprété et cette ambivalence est l'un des grands succès de ce spectacle.
Ce récit m'a saisi, bouleversé, passionné, terrifié. J'ai adoré. Parce que c'est puissant et surtout parce que c'est nécessaire. C'est un immense travail de mémoire certes, mais aussi une vraie leçon d'humanité. C'est la force du témoignage, décuplée quand il est interprété avec tant de force et de justesse.

Bande-annonce
L'équipe artistique
D'après le livre éponyme d'Olivier Guez, Prix Renaudot 2017, publié aux Editions Grasset
Adaptation et jeu : Mikaël Chirinian
Mise en scène : Benoit Giros
Création sonore : Isabelle Fuchs
Création costume et scénographie : Sarah Leterrier
Création lumière : Julien Ménard
Régie générale : Eric Schoenzetter
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