
Mulan, un conte moderne et musical
Jia, accompagnée de son ami Ming, découvre dans la bibliothèque de son grand-père le livre « La légende de Hua Mulan ». Mulan décide, Mulan choisit et Mulan agit. Dans cette grande épopée où l’héroïne, en se faisant passer pour un homme pour remplacer son père à la guerre, va se révéler aux autres comme à elle-même afin de devenir celui qu’il a toujours été.
La critique de l'Affiche
L'avis de
Martin
Dès la première minute du spectacle, on est immergé. On parcourt en un instant des dizaines de milliers de kilomètres et on arrive en Chine. Le décor asiatique, couplé aux projections, aux costumes et à la musique traditionnelle, nous fait oublier notre quotidien parisien pour découvrir une culture que l’on connaît peu. On va nous raconter l’histoire de Mulan — pas le personnage de Disney que l’on connaît tous, mais la légende médiévale chinoise originelle.
Mulan est une petite fille qui décide de se déguiser en homme pour prendre la place de son père à la guerre lorsque l’Empereur ordonne une mobilisation générale. En ouverture du spectacle, les auteurs ont ramené ce conte dans le présent et posent en introduction un sous-texte saisissant : et si les questions de genre, d’identité, de quête de soi, dont la société commence à se saisir, étaient déjà abordées depuis des centaines d’années ? Ce parallèle ne va pas nous quitter du spectacle et propose une double lecture passionnante de ce conte ancestral.
Double lecture, car la première est avant tout l’histoire de Mulan, que l’on prend plaisir à suivre et à aimer. Grâce aux chansons, aux scènes de bagarres, aux personnages secondaires bourrés d’humour, on est plongé dans son périple et ses envies. Les plus jeunes spectateurs (pas avant 7–8 ans cependant, selon moi) seront enchantés ! La deuxième lecture est plus profonde : on parle de la guerre, de l’envie de partir, de celle de rester. On aborde l’émancipation des ados, qui se heurte parfois aux traditions. Mais c’est surtout un spectacle engagé qui dénonce le sexisme ordinaire, défend la différence et milite pour l’affirmation de soi. Que ça fait du bien !
Ce n’est pas si habituel pour un spectacle jeune public de porter tant d’engagement avec une intrigue si développée. Mais je dois dire que ça fonctionne, peut-être pas sur les tout-petits, car il y a vraiment de la densité dans l’histoire. C’est néanmoins un pari réussi, avec trois artistes sur scène convaincants et un résultat final de qualité.
C’est un spectacle profondément queer, et il est très important d’aborder ces questions avec les enfants. Les emmener voir Mulan aux Béliers parisiens les aidera forcément à trouver de la force. Il leur donnera l’envie de s’affirmer avec l’espoir d’être écoutés et respectés. « Le courage d’être qui l’on est peut faire gagner des guerres », est-il dit. Et si la société ne le dit malheureusement pas assez, le théâtre est le lieu parfait pour le rappeler, pour l’affirmer et surtout pour le crier, le poing levé.
Les contenus

Bande-annonce
L'équipe artistique
Écrit par Guillaume Bouchède et Frédéric Chevaux
Mis en scène par Guillaume Bouchède
Assisté de : Roxane Gloor
Distribution : Hélia Naji, Yassine Ben, Chelsee Gunputh
Musiques et Paroles : Sandra Gaugué
Scénographie : Capucine Grou Radenez
Paroles des chansons : Flibidi
Costumes : Bérengère Roland
Conception Armures : Léa Deligne
Lumières : Arthur Gauvin
Chorégraphies : Julie Costanza
Vidéos : Yassine Ben

















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