Les Déshérités, l'ère des enfants sans père (Platonov)

Les Déshérités, l'ère des enfants sans père (Platonov)

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Résumé

Tchekhov en sept épisodes, version queer, playlist pop et syndrome de l’enfant perdu. Autour d’un anti-héros toxique, une jeunesse paumée cherche l’amour, la vérité, ou juste un sens à la fête. Tchekhov brille autrement : plus cru, plus cruel, plus actuel.

Jusqu'au 
June 7, 2025
09h00
Mordue
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« Un Platonov pop et cruel. Magnétique et limpide. »
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La critique de l'Affiche

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Ils ont dit Platonov, ils ont dit version queer, ils ont dit spectacles de neuf heures ; je me suis dit : ça sent le terrain glissant. Quand j'arrive au Théâtre 14, je me retrouve dans une Pool Party. Littéralement. Maillots de bain, transats, bob à flamants roses. À ce moment-là, mon corps se divise en deux parties : d'une part, un "J'ai mal à mon Tchekhov" presque instinctif, parce que j'ai trop vu d'adaptations qui sont surtout des excuses pour se faire plaisir. De l'autre, une espèce d'excitation-curiosité parce que quand même, il y a déjà une vraie ambiance sur scène et qu'on est déjà, quelque part, chez Anna, avec eux.

Je commence à bien connaître les réécritures. Et souvent, je me demande : pourquoi ? Pourquoi réécrire ? Là, c'est différent. C'est une revisualisation. Une recontextualisation. Avec le texte originel. Et ce qui est assez fou - ce à quoi je ne m'attendais pas vraiment - c'est à quel point on entend le texte au milieu de cet univers qu'on n'imaginait d'abord pas chez Tchekhov. On entend les instants de vie. Les vies minuscules, les drames minuscules. Les fils se tirent un à un, chaque personnage tricote son propre destin. C’est choral, mais jamais flou.

Si je suis un peu dubitative au début, je ne le reste pas longtemps. Au milieu des paillettes et des chansons, il y a aussi la tristesse l'ennui et le vide. Et c'est même peut-être encore plus flagrant dans cet univers qui brille. Ils ont une chouette énergie, les comédiens rassemblés par Yuming Hey. Une énergie de bande légèrement éraflée. On se retrouve un peu chez les enfants perdus, et Platonov, c'est Peter Pan.

Un Peter Pan-là qui aurait viré bad boy ténébreux, inaccessible, dangereux. Il a cette aura qui capte les regards, même quand on sait qu’on devrait détourner les yeux. l dégage quelque chose d’hypnotique, de magnétique et dérangeant, comme ces personnages de fiction qu’on reconnaît pour ce qu’ils sont — des connards charismatiques — mais qu’on regarde quand même. Il est terrible. Il est effrayant. Il a quelque chose du pervers narcissique des séries d'aujourd'hui. Enfin, du pervers narcissique tout court, en fait. Et même nous, de là où on est, il parvient à nous faire du mal. Il nous a eus, comme tous les autres.

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