
Pourquoi les gens qui sèment
Chloé est militante. Antoine est préfet. Ils s’aiment, mais ce qu’ils défendent les oppose. Elle prépare une action écolo, lui doit l’empêcher. Comment tenir ensemble quand la loi et la justice ne disent plus la même chose ? Une Antigone d’aujourd’hui, au cœur d’un spectacle qui fait du public un vrai citoyen.
Un spectacle qu’on avait adoré, une compagnie qu’on surveille de près, une nouvelle création politique : il n’en fallait pas plus pour qu’on se précipite sur les dates.
La critique de l'Affiche
L'avis de
Mordue
Si vous avez déjà assisté à un débat politique, vous savez à quel point ça peut être sportif. Alors ici, préparez-vous pour un échange musclé. Pourquoi les gens qui sèment, c'est un match de tennis. On suit les balles, on regarde les renvois, on n’est pas loin de compter les points. Chaque décision, chaque coup bas, chaque hésitation est un effet qu’ils ajoutent à leur coup. Chacun renvoie, tente de se défendre, d’argumenter. Et soudain, le match devient combat de boxe. Ça tape plus fort. Ça cherche à sonner l’autre. Les attaques sont plus frontales, plus directes. On encaisse, on riposte, on fatigue. Un match de tennis, un combat de boxe... et un jeu d'échec.
Et si l'échange est aussi intéressant, c'est parce qu'il est parfaitement équilibré. L’équilibre est peut-être le maître-mot de ce spectacle. La politique est partout dans cette pièce, mais elle ne se limite pas à ça. On navigue dans des sphères très diverses, on croise des échos de notre actualité, de notre quotidien de spectateurs. Car nous avons aussi notre rôle à jouer dans ce spectacle : nous sommes le peuple. Que ce soit devant une émission d’info, une conférence, une réunion de quartier, on est toujours au cœur du jeu. Le spectacle ne nous laisse jamais à distance : il nous attrape, il nous inclut.
Et ce qui rend le spectacle aussi captivant, c’est cette alternance de tons, de scènes, de personnages. C’est incisif, c’est rythmé, c’est intelligent sans être pesant. Les scènes s’enchaînent sans jamais se ressembler, on saute d’un univers à l’autre, on mélange les registres, et tout tient. C’est cohérent, c’est vivant, c’est malin. Impossible de décrocher.
La politique, au théâtre, ça a quelque chose de fascinant. C'est infiniment théâtral parce que c'est un combat des mots. En politique, leurs armes, ce sont les mots. On argumente, on cherche à convaincre, à amener l’autre sur son terrain, à lui faire voir les choses autrement. Rien qu’avec des mots. Et ici, on prend un malin plaisir à les entendre. Les éléments de langage, les « trucs » de communication, passent de bouche en bouche, se transforment, s’aiguisent. Sébastien Bizeau, l’auteur, qui connaît ce monde de l’intérieur, évolue là-dedans comme un poisson dans l’eau. Les joutes sont savoureuses, et pour les plus attentifs, quelques clins d’œil à Antigone glissent au passage — comme un easter egg théâtral ! Et on regarde tout ça, amusé, un peu inquiet aussi. Parce que ce qui se joue ici, c’est du théâtre. Mais dehors… ça continue. Sans texte, sans décor. Et sans fin.
Les contenus
Galerie

Bande-annonce
L'équipe artistique
Texte Sébastien Bizeau
Mise en scène Sébastien Bizeau
Interprétation Gwenaëlle Couzigou, Matthieu Le Goaster, Paul Martin, Nastassia Silve
Lumière Thomas Nimsgern
Scénographie Raphaël Guinamard
Costumes Claire Jacob
Création son Iris Lainé
Vidéo Pierre Monchy























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