
Le Conte d'hiver
Un roi s’invente une trahison, condamne sa femme enceinte et fait abandonner son enfant. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : des rivages glacés de Sicile aux fêtes de Bohème, Shakespeare mêle jalousie, folie et renaissance dans l’un de ses contes les plus cruels… et les plus magiques.
La critique de l'Affiche
L'avis de
Mordue
C'est pour ce genre de spectacle que j'aime mon métier. Pour ces soirs dont on n'attend rien et qui nous transportent ailleurs. Parce que j'ai beau être passionnée de théâtre, un Shakespeare de 2h30 un mardi soir pluvieux après un début de semaine intense, moi aussi ça m'effraie. D'autant que j'y vais un peu à l'aveuglette. Parce que ma +1 a vu l'un des comédiens dans un autre spectacle et qu'elle l'a trouvé très bien. Je vous dirais bien que c'est grâce à mon excellent karma du moment que j'ai finalement passé une excellente soirée, mais l'explication est plus simple encore : c'est l'excellence pure sur scène qui m'a offert une telle soirée !
Je ne sais pas par où commencer. Car c'est une pièce foisonnante, un Shakespeare des grands jours et un spectacle explosif. Ce n'est pas la première fois que je vois cette pièce, mais c'est la première fois que j'y vois tant de choses et qu'elle résonne autant dans mon oreille. Rien de particulièrement souligné pourtant, juste une mise en scène et une direction d'acteurs qui savent parfaitement où elles vont. Et un doigté de maître.
J'y découvre une fable politique glaçante sur la jalousie, la tyrannie et la justice. Mais aussi, dans un même élan, un conte merveilleux où l'on chante, danse, s'aime et célèbre la fête de la tondaison ! La force de cette mise en scène, c'est cette capacité à faire du mâle toxique emprisonné dans sa jalousie quelque chose de profondément effrayant, puis de nous transporter l'instant d'après dans un monde complètement bucolique, nous faisant croire à une histoire d'amour à l'eau de rose.
Ça donne un spectacle éclatant de couleurs et d'émotions. Et ils excellent partout : dans le côté très sérieux et sombre des scènes politiques, dans la fantaisie et le monde du rêve, et jusque dans la comédie. Ils osent tous les univers et les jouent à fond : on passe de l'obscurité totale aux couleurs fluo pop avec le même entrain, le même enthousiasme et la même rigueur, et nous, spectateurs, on garde l'oeil brillant tout du long. Et mince, il faut le dire, mais ça fait longtemps qu'on avait pas aussi bien entendu Shakespeare ! Quel bonheur de retrouver cette langue poétique remplie d'images toute plus incroyables les unes que les autres, et quel bonheur d'arriver à rendre le tout si fluide et si limpide ! Moi qui trouve souvent le grand Bill trop complexe, me voilà réconciliée avec lui (au moins jusqu'au prochain !).
Si je n'ai pas été assez claire, je le dis sans détour : foncez voir ce Conte d'hiver ! Quant à moi, j'ai ajouté metteurs en scène et comédiens à ma liste d'artistes à suivre absolument. Et je n'ai pas de meilleur baromètre qu'un spectacle qui fonctionne sur moi à ce point.
Les contenus
Galerie

Bande-annonce
L'équipe artistique
Texte William Shakespeare
Traduction Bernard-Marie Koltès
Mise en scène Agathe Mazouin, Guillaume Morel
Interprétation Louis Battistelli, Myriam Fichter, Joaquim Fossi, Mathias Zakhar, Mohamed Guerbi, Tom Menanteau en alternance avec Léo Zagagnoni, Olenka Ilunga, Eva Lallier Juan, Julie Tedesco, Zoé Van Herck, Padrig Vion, Neil-Adam Mohammedi
Scénographie Andréa Baglione
Lumière Lucien Vallé
Son John Kaced
Costumes Lucie Duranteau
Vidéo Camille Berthelot
Régie générale Nina Coulais






















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