
Danton Robespierre
Danton et Robespierre, dernier face-à-face. Deux amis devenus ennemis, deux visions du bonheur, deux façons de faire la révolution. L’un excessif, l’autre ascète : leur duel à mort raconte un combat d’idées aussi brûlant hier qu’aujourd’hui.
La critique de l'Affiche
L'avis de
Mordue
J'ai plutôt été une bonne élève, mais alors vraiment, l'histoire, ça a été un enfer pour moi. Danton Robespierre, j'avais un peu peur, parce que les souvenirs scolaires que j'ai de la Révolution tiennent en peu de choses : 1789, la prise de la Bastille, la guillotine. Dans ma tête, Robespierre = La Terreur, et Danton = j'ai un peu oublié mais globalement aussi un révolutionnaire. Voilà l'état de mes connaissances avant d'entrer au Théâtre des Gémeaux.
Ce qui m'a manqué dans mes cours d'histoire, c'est exactement ce que je trouve dans le spectacle : le côté vivant du débat. Ici, on mélange anecdotes historiques bien gores – parce que c'est ça qu'on aime –, grandes figures de la Révolution et faits marquants pour dessiner un vrai aperçu de l'époque. Et ça marche.
Ça marche, parce que le spectacle ne se résume pas à un combat d'idées. Il parvient surtout à rendre les personnages fascinants. Parce qu'au fond, les idées, ils les partagent - en tout cas leur finalité, l'égalité. Mais à quel prix ? Le débat se déplace alors sur les moyens, et là, tout les oppose : Danton, grand braillard qui balance ses punchlines sans filtre, face à Robespierre, rigide, froid, incroyablement droit, qui semble suivre sa ligne quels que soient les obstacles. Cette opposition physique et mentale, les deux comédiens la portent avec évidence. L'un privilégie la spontanéité et les compromis, l'autre l'intransigeance et la méthode.
Dans ce face-à-face, Danton joue sa survie, conscient que Robespierre s'éloigne inexorablement de lui. Le rapport de force oscille : souvent en faveur de Robespierre, parfois rééquilibré par l'habileté de Danton, mais qui finit toujours par retomber du même côté, relançant sans cesse le débat. Là où mes cours d'histoire ne m'avaient laissé qu'un Robespierre sanguinaire, le spectacle révèle un homme plus complexe, animé par un idéal de justice absolue. Cette nuance change tout : soudain, La Terreur n'est plus juste de la folie meurtrière, mais une logique implacable au service d'un idéal. Et le spectacle ne s'arrête pas là. Les sujets qui occupent Danton et Robespierre résonnent étrangement aujourd'hui : jusqu'où peut-on aller pour créer une société plus juste ? La fin justifie-t-elle tous les moyens ? Ces débats sur la radicalité politique, on les retrouve dans nos propres fractures démocratiques. Pourquioi ils ne nous parlaient pas de ça, les profs d'histoire ?
Galerie

Bande-annonce
L'équipe artistique
Texte Hugues Leforestier
Mise en scène Morgane Lombard
Interprétation Nathalie Mann, Hugues Leforestier
Scénographie et costumes Charlotte Villermet
Lumières Maurice Fouilhé
Perruques Kous
Univers sonore Florent Lavallée
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