
Bigre
Trois voisins, trois solitudes, un immeuble plein de bruit et d’humanité. D’un côté, un geek maniaque ; de l’autre, un doux bordélique ; entre les deux, une jeune femme bien décidée à ne pas se laisser faire. Sans un mot mais avec mille gags, Bigre fait exploser les murs… et les rires.
La critique de l'Affiche
L'avis de
Mordue
Depuis que j'ai découvert Pierre Guillois avec La Gros La Vache et le Mainate en 2012, j'essaie de tout voir de cet auteur et metteur en scène incroyable. Et pourtant, Bigre, j'ai mis le temps. Pour une peur que vous partagez peut-être : Bigre est annoncé comme un spectacle muet. Je ne suis pas une grande fana de spectacle visuel et c’est justement le politiquement incorrect des répliques du Gros qui m’avait comblée, alors je n’arrêtais pas de me demander : qu’est-ce que Pierre Guillois peut bien arriver à faire passer dans un spectacle muet ? La réponse est facile : tout.
Si je dis que Bigre est annoncé comme un spectacle muet, c’est parce que je ne l’ai pas du tout ressenti ainsi. Les personnages se parlent dans leur mutisme, on les entend presque lorsqu’ils se regardent, ou lorsqu’ils nous regardent. On comprend tout sans aucune parole et c’est vraiment du grand art, on est quelque part entre le mime et le clown. Les vannes sont parfois prévisibles, constamment osées, souvent surprenantes, toujours hilarantes. Et même dans les blagues les plus puériles à base de prout, tout est fait en finesse et on rit sans aucune honte. Et quand je dis qu’on rit, c’est qu’on rit tous : dans la salle, les rires des plus jeunes se mêlent à ceux des plus vieux, et entendre le rire cristallin de cette enfant assise au premier rang ajoutait peut-être encore au charme de ce spectacle.
Le spectacle se découpe en tableaux de vie quotidienne et chacun semble plus exact encore que celui qui le précédait. C’est parce qu’il ne s’interdit rien que les créations de Pierre Guillois semblent toujours toucher au plus juste. On passe sans complexe du poétique au grotesque, de l’amour à la haine, du bonheur à la joie, de la pluie au soleil, du silence le plus total au boum-boum carrément imposant. D’ailleurs, pour ne pas laisser faiblir le rythme, Pierre Guillois fait un excellent usage de la musique, parfois simplement en fond de tableau, parfois faisant réellement partie de l’histoire – donnant lieu à mon moment préféré, quand les trois personnages se mettent à danser dans une synchronisation parfaite. Car c’est aussi ça, les spectacles de Guillois : ne jamais rien laisser au hasard. Dans ce foutraque apparent, tout est incroyablement minuté, rythmé, pensé. Et ça touche au génie.
Galerie

Bande-annonce
L'équipe artistique
Un spectacle de Pierre Guillois
Co-écriture Agathe L’Huillier, Olivier Martin-Salvan
Interprétation (en alternance) Pierre Guillois ou Bruno Fleury, Agathe L’Huillier ou Éléonore Auzou-Connes ou Anne Cressent, Jonathan Pinto-Rocha ou Olivier Martin-Salvan ou Pierre Delage
Assistant artistique Robin Causse
Costumes Axel Aust
Décor Laura Léonard
Lumières Marie-Hélène Pinon, David Carreira
Coiffures / maquillage Catherine Saint-Sever
Son Roland Auffret, Loïc Le Cadre
Effets spéciaux Abdul Alafrez, Ludovic Perché, Judith Dubois, Guillaume Junot
Construction décor Atelier Jipanco et l’équipe technique du Quartz – Scène nationale de Brest
Direction technique Colin Plancher
Assistanat direction technique Émilie Poitaux
Régie générale et lumières Cécile Robin, Xavier Carré-Laubigeau ou Sébastien Vergnaud (en alternance)
Régie générale plateau Cyril Chardonnet ou Nicolas Pautrat
Régie plateau Marion Le Roy, Émilie Poitaux, Fanny Rouyé, Lorraine Kerlo-Auregan, Allounny Kensy (en alternance)
Régie son Loïc Le Cadre en alternance avec Clément Lopez
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